Néanderthalensis

à L'H du Siège invitée par Pascal Pesez

pigments et liant acrylique, dimensions variables, 2025
réalisé avec le soutien de Toshiaki Ogasawara Memorial Foundation et Sennelier

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Dans le contexte d'un monde qui en est saturé, nous avons tendance à oublier que les premières images sont celles que produisent notre corps. Lors de nos conversations, Mari Minato m'a dit vouloir « provoquer chez le regardeur un changement de perception, de sensations », modifier en quelque sorte ses dispositions émotionnelles afin qu'il fasse surgir ses propres images. Nous voici dans une économie de la réception esthétique très différente de celle que l'on qualifie aujourd'hui d'« immersive ». L'art de Mari Minato appelle un processus d'interprétation, une mémoire du corps qu'il met en mouvement.

D'une suite de gestes à la fois denses et fluides, la peintre orchestre une respiration continue des formes dans le volume architectural, elle régule un dialogue précis entre la matière colorée et l'inclusion de vides par une suspension nette de ses tracés. Les couleurs n'ont rien de symbolique et ne sont pas non plus le fait d'un choix d'ordre esthétique ou compositionnel ; elles viennent avec la forme que la peintre assimile d'abord par le dessin, dont elle dit recevoir des sensations qu'elle qualifie de synesthésiques. En préservant la pureté de ses pigments lors de ses préparations de peinture, Mari Minato conserve une intensité maximale de leur luminosité, ce rayonnement matériel dont la source est stellaire et baigne le monde.

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Marguerite Pilven Extrait de catalogue de l'exposition

© Mari Minato 2025 - saif | texte : Marguerite Pilven | photo : Frédéric Iovino